Club Hakudokan 1960

La petite histoire de l’aiki au Club Hakudokan (Club Budo)

Dès mon arrivée au Canada en 1960, j’enseigne le judo. J’étais ceinture noire 3e dan en judo et ceinture marron d’aikido. J’incorpore donc une petite période d’initiation à l’aiki à chaque fin de cours de judo. C’est d’ailleurs par le judo que j’ai découvert l’aiki lors d’un stage dirigé par Maître Minoru Mochizuki et réservé aux professeurs de judo; c’était en 1953 en France.

En 1956, j’obtenais le grade de ceinture marron de Maître Tadashi Abe. Ce n’est qu’un 1966, que je débute mes cours structurés en fondant une section à part. Je venais de passer le garde de premier dan d’aiki lors d’un stage de 4 semaines en France avec Maître Hiro Mochizuki, le fils de Maître Minoru Mochizuki. Je prévoyais un grand essor à cette discipline mais les élèves qui avaient accepté les quelques minutes de pratique après le judo n’étaient pas prêts à s’engager dans l’aiki. C’est donc à un petit groupe de 6 à 8 personnes que je dispensais les cours durant près de deux ans. Après quoi, je dus retourner à l’ancienne formule judo/aiki mais le judo prenait une telle ampleur que je dus me consacrer entièrement aux cours de judo et à la structuration du judo au pays.

J’avais fondé quelque espoir de repartir la section lorsqu’un jeune japonais me rencontra; hélas, il refusa d’enseigner ayant d’autres objectifs en vue. Mais, heureusement, il accepta de pratiquer avec moi sur une base de 2 à 3 fois par semaine le matin de bonne heure. Autre déception : un an plus tard il disparut et je n’eus jamais plus de ses nouvelles. Je pratiquais donc de façon sporadique avec deux ou trois «anciennes» ceintures noires qui avaient gardé la nostalgie de l’aiki.

En 1971, Monsieur Edmond Wawrzyniak, membre du dojo en judo, au retour de son troisième stage en France, revient avec «la piqure». En 1970, après les Jeux Olympiques, j’avais repris les cours d’aiki. J’en profite donc pour lui aménager un horaire et la section aiki du dojo repartit de plus belle. J’avais accepté de la soutenir sur le plan technique mais je dois avouer que je ne me suis pas très bien acquitté de ma tâche car j’étais très occupé dans l’organisation des prochains Jeux Olympiques qui auraient lieu en 1976.

À la suite d’un stage en France, Edmond Wawrzyniak organise la première visite de Maître Floquet en sol canadien en janvier 1975; le maître invité dirige alors un stage constitué d’une vingtaine de pratiquants. Maître Floquet revient en novembre de la même année. Je découvre un excellent pédagogue et qui pratique un aiki qui m’emballe littéralement.

À compter de ce moment, je repars les cours d’aiki de jour et Edmond Wawrzyniak assure les cours du soir. Déjà les deux plus anciens avaient obtenu leur ceinture noire et en 1978 il y eut trois autres promotions de shodan. C’est à compter de cette époque que nous pouvons entrevoir un bel avenir pour la section d’aiki du dojo. Mais en 1979, monsieur Wawrzyniak dût abandonner les cours du soir; j’eus alors à dispenser la totalité des cours.

Par la suite, le nom «Hakudokan» a été réservé au judo; le «Club Budo de Montréal» partage depuis ce temps les locaux avec le judo. Aujourd’hui, nous comptons plusieurs haut-gradés et notre pyramide repose sur une base solide. De nouveaux dojos s’ouvrent chaque année et le dojo Hakudokan fait office de hombu ou dojo central.

Notre Club Budo a formé 164 ceintures noires d’aikibudo et 111 ceintures noires de Kobudo.  Plusieurs dojos de l’Association d’aikibudo et de Kobudo du Québec sont dirigés par des professeurs issus de notre dojo. D’autres de nos membres assument des fonctions administratives au sein de l’AAKQ.

Raymond Damblant